Un diesel remporte Le Mans. Un V12 ( !) TDI de 500 chevaux sÂ?apprête à équiper lÂ?Audi R8 pour en finir avec le règne des Porsche sur lÂ?Autobahn. Et même lÂ?Amérique semble céder aux charmes des oil burners . Décidément le diesel a le vent en poupe ce qui est dÂ?autant plus supportable que catalyseurs et filtre à particules lÂ?affranchissent désormais de sa mauvaise haleine. Ce nÂ?était donc quÂ?une question de temps pour quÂ?Audi qui en fait son principal cheval de bataille installe un TDI dans le TT. Depuis juillet 2008 c'est chose faite. Et bien faite. Dès le premier contact le 2.0 TDI à rampe commune montre quÂ?il a toute sa place dans ce coupé sportif mais policé. Grâce à deux arbres dÂ?équilibrage ses vibrations sont à peine perceptibles. Au ralenti subsistent quelques claquements caractéristiques audibles à lÂ?extérieur plutôt que dans lÂ?habitacle. Passé un léger creux sous 1.800 tr/mn développant une sonorité qui évoque maintenant celle de son homologue essence de 200 ch le quatre-cylindres sÂ?approche vigoureusement de la zone rouge du compte-tours située à 4.500 tr/mn.

Pour autant on n'a pas lÂ?impression dÂ?envoyer ses bielles sur orbite si on pousse le rapport encore plus loin. Bien au contraire : lÂ?arrivée dans le rupteur sÂ?avère ouatée douce. Rien à voir avec les injecteurs-pompe dÂ?antan qui sÂ?étouffaient brutalement dans les hauts régimes. 350 Nm assurent un dynamisme décontracté si bien que même les sceptiques professionnels patentés que nous sommes éprouvent du... plaisir à cravacher la bête ou alors tout au contraire à évoluer sur un filet de gaz dans les derniers rapports. En dernière instance cÂ?est à la station-service que les conducteurs-payeurs se mettent dÂ?accord sur les qualités de cette mécanique bien motivée. Avec une consommation mixte annoncée de 53 litres aux 100 km (ce qui correspond à une émission de 139 g de CO2/km) le TT TDI échappe au malus. Un exploit pour une sportive avec quatre roues motrices qui ne revendique que 75 secondes pour abattre le 0 à 100 km/h. LÂ?Audi tire profit de sa carrosserie faite en grande partie dÂ?aluminium.

Cette légèreté devient aussi synonyme dÂ?agilité sur route. Sur terrain sinueux il faut en effet faire preuve de beaucoup de mauvaise foi pour mettre le coupé en difficulté. Neutre à souhait bien amorti Â? notez que notre voiture dÂ?essai était équipée des suspensions pilotées Magnetic Ride et de pneus au format 18 pouces optionnels Â? ce TT permet dÂ?aller très vite même pour les néophytes et son arrière-train ne perd son sang-froid que lors de freinages brusques en virage. Par ailleurs même en mode sport l'amortissement ménage les vertèbres des passagers. De plus la transmission Quattro assure une motricité infaillible. En revanche on regrette que les sièges manquent de maintien et que le repose-pied soit un tantinet trop excentré pour mettre le pilote pleinement à lÂ?aise. Et puisquÂ?il fait partie du métier de chercher des poux au cobaye plaignons-nous de certaines mesquineries de lÂ?équipement du TT Â? pour avoir tous ces beaux garnissages dÂ?alu à bord il faut allonger quelques billets supplémentaires.